Notre lettre 1034 publiée le 7 mai 2024

A QUIMPER
UNE FORTE MOBILISATION
EN FAVEUR DE LA MESSE TRADITIONNELLE


Ce dimanche 5 mai près de 300 fidèles de Quimper, Morlaix, mais aussi d'autres villes bretonnes, notamment Rennes, Nantes et Vannes, se sont rassemblés devant l'évêché de Quimper pour défendre les communautés traditionnelles de Morlaix (St Sève) et Quimper, qui rassemblent plus de 300 fidèles - le double pendant les vacances - et qui sont menacées, ainsi que leurs activités pastorales, le diocèse ayant décidé en décembre dernier de chasser la FSSP.

Équipés d'une sono puissante, de chasubles "keep calm and pray Jésus", de panonceaux comme "je suis tradi" ou "liberté liturgique", de nombreuses bannières et drapeaux - y compris du Santig du - et chantant des cantiques bretons, les fidèles rassemblés sont, après une courte prise de parole, montés de la place de la tour d'Auvergne à l'évêché, devant les murs et le portail clos duquel ils ont prié le chapelet en français et en breton.



Depuis la décision prise en décembre par Mgr Dognin de chasser la FSSP, les fidèles sont laissés dans l'ignorance par le diocèse - étrange façon d'appliquer la synodalité voulue par notre Très Saint Père le Pape François. Pourtant, plusieurs prêtres ont été formés à la messe tridentine dans le diocèse voisin de Vannes - mais à ce jour les fidèles de Morlaix ne savent pas si leur messe sera maintenue, et ceux de Quimper seront laissés sans accompagnement spirituel.

La Bretagne est la terre des luttes pour la Tradition - des messes FLB (français latin breton) des années 1960-70 aux mobilisations plus récentes des fidèles de Rennes (2016) et Nantes (2021) contre les persécutions commises par leurs évêques. Résistants aux injustices et aux persécutions, les Bretons trouvent dans leur Histoire les forces morales et spirituelles de lutter et de maintenir le cap, contre vents et marées.



Ces derniers n'ont en revanche aucun problème d'ouverture pour se soumettre au monde, au politiquement correct ou pour accepter des concerts profanatoires dans leurs églises - que les fidèles Bretons ont récemment empêché à Nantes en décembre 2021, Carnac (mai 2023) ou encore Nantes où c'est carrément l'appel à la prière musulmane qui, sous couvert de culture et de "messe pour la paix" devait résonner dans deux églises. À ces évêques oublieux de leurs brebis et dont les pastorales sonnent creux les fidèles de la messe de toujours et leur vitalité, leurs conversions, leurs vocations, sont comme un reproche vivant.

"Nous sommes venus défendre ce que nous avons - la messe, mais pas seulement. Nous avons aujourd'hui deux curés à temps plein, nous avons un accompagnement spirituel, des activités, du catéchisme, et le diocèse ne nous impose plus que la messe, assurée par des remplaçants débordés par d'autres tâches", nous explique un fidèle de Quimper. "C'est d'ailleurs tellement logique et facile à justifier que Mgr Dognin refuse tout contact, tout dialogue", renchérit un autre.



"Nous, à Morlaix, on n'aura rien, notre messe est rayée de la carte, et on nous dit en gros - vous êtes des étrangers qui n'avez rien à faire dans nos paroisses, vous n'avez pas à y communier, allez à la FSSPX", constate une habitante de St Pol de Léon, dépitée qu'un "évêque né à Paris et prêtre de Nanterre nous chasse, nous Bretons, de nos églises et nos paroisses, en nous traitant comme étrangers alors que nous célébrons, justement, la messe pour laquelle nos églises et la cathédrale du Léon ont été bâties".

"Notre évêque affirme que notre communauté rompt l'unité du diocèse, mais comment peut il décemment plaider l'unité s'il chasse, s'il divise le troupeau, s'il renvoie, et s'il refuse de se justifier, qu'il s'enferme et s'enferre dans son silence derrière les hauts murs de l'évêché ?", s'interroge une fidèle du sud du Finistère.



Voici la prise de parole lors du rassemblement des fidèles à Quimper

"Nous sommes ici pour interpeller Mgr Dognin sur le revirement brutal de sa part à notre égard. En juin 2023 il a visité notre paroisse, salué notre dynamisme et confirmé la mission de nos prêtres de la FSSP. En décembre il nous informe par communiqué qu'ils doivent quitter l'église Saint-Matthieu et les chasse tout en confirmant par écrit qu'il n'a aucun reproche à leur faire personnellement.

Nous sommes là pour demander à Mgr Dognin d'établir un vrai dialogue avec les fidèles - depuis décembre 2023 il a refusé tout contact, a reçu trois d'entre nous pour leur dire qu'il n'y avait rien à négocier, a écarté début avril les propositions que le supérieur de la FSSP était venu lui faire. Nous avons été très patients jusque là mais aujourd'hui nous venons frapper à sa porte et il faudra bien qu'il nous entende.

Quelle est la solution proposée par le diocèse ? De ce qu'on sait l'évêque a nommé un vicaire référent pour les fidèles attachés à l'ancien rite et parle de former dix prêtres (!) pour remplacer à tour de rôle les deux prêtres à temps plein qui étaient dans nos communautés. Dans le même temps des églises ferment dans le diocèse, des regroupements de paroisses se font, le clergé vieillit et ne peut assumer toutes les charges, il est fait appel à des prêtres étrangers. La FSSP a envoyé deux jeunes prêtres. Notre communauté compte des familles, des jeunes, des convertis, et demain nous n'aurons plus que des prêtres remplaçants. Ce ne sont pas des critiques à l'égard du clergé diocésain mais l'illustration d'une idée absurde.

Notre communauté attire de plus en plus de fidèles, c'est peut être ce qui irrite certains. De 50 en 2016 à plus de 200 à Quimper, et plus de 300 aux vacances [voire plus. Il n'est pas rare aux vacances que l'église soit plus que pleine, et l'on comprend aisément que le diocèse, franchement en déclin, ne veuille pas renoncer à la manne que peuvent représenter les quêtes d'une telle assistance - note de Paix Liturgique].

Il n'y a pas que la messe dans le rite tridentin qui attire, c'est aussi le catéchisme, les groupes de prière, pour les jeunes professionnels... A St Matthieu il y a eu 11 baptisés depuis 2018. Ce qui attire ce sont les pédagogies traditionnelles de la Foi, la doctrine catholique, les dévotions traditionnelles comme l'adoration du saint Sacrement ou la récitation du chapelet, les visites des prêtres aux personnes âgées ou l'accès à la communion tous les jours de la semaine.

C'est cela qui attire les fidèles. Ils se sentent accompagnés, nourris dans leur foi. C'est de tout cela que l'évêque veut nous priver, quelle est la logique ?

Nous refusons d'être des fidèles de seconde zone car nous sommes attachés à la liturgie traditionnelle. Nous demandons la liberté liturgique. Nous voulons garder nos prêtres et notre place dans le diocèse. Nous allons dans le calme manifester à l'évêque et son conseil notre inquiétude et notre incompréhension dans une ambiance conviviale et respectueuse".


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